COMMENT LE MOUVEMENT DE

« L'ENVOLÉE DE PETITES COLOMBES »

A ÉTÉ ENFANTÉ

Par Johanne Maltais

 

Dans la douleur

C'était en 2007, étant dans mon bureau en train de travailler, lorsque soudainement, une forte inspiration m'est montée au cœur. Quelque chose devait se faire pour les prêtres. Voilà, qu'il me revient en mémoire, les prières qui ont été écrites par le Père Lécuru, sur « les 7 dons de l'Esprit-Saint ». Ces prières, que j'avais notées chez une dame, quelques années auparavant. J'étais persuadé de ne jamais les retrouvées. Mais, à ma grande surprise, je les ai tout de suite repérées. C'est alors que j'ai fait le lien. Je comprends donc, que nous devons prier l'Esprit-Saint, afin de demander le renouvellement des sept dons de l'Esprit dans le cœur des prêtres.

 

Quelques jours plus tard, je reçois au cœur d'appeler ce Mouvement; « l'Envolée de petites colombes. » Pourquoi ? Et bien, parce que la colombe symbolise l'Esprit-Saint. Cela nous permet de ne pas oublier, que nous sommes le temple de Dieu et que l'Esprit-Saint habite en nous (1 Corinthien 3,16). De plus, la colombe est porteuse de bonne nouvelle !

 

Oui, cette bonne nouvelle nous voulons la propager, sans tarder. Je me sens donc inspirée de faire sept « Envolées » pour notre futur prêtre, qui sera ordonné le 24 juin de cette même année et qui nous permettra à la fois, d'inaugurer ce nouveau Mouvement. Je me mets donc en quête de personnes désireuses de s'y engager, afin qu'il puisse recevoir ce merveilleux cadeau pour le jour de son ordination.

 

Nous sommes donc en mai et j'ai l'impression d'être à la course contre la montre. Je dois préparer mon départ pour un pèlerinage à Medjugorje, pour ensuite me rendre en France pour une Tournée Mariale, tout en me rendant également à l'ordination, de plus, mettre en action ce nouveau Mouvement qui m'est inspiré. Je n'ai donc, que quelques jours pour tout préparer.

 

Me voilà en route pour Medjugorje, la joie habite mon cœur, parce que notre Bonne Mère du Ciel pourra mettre le sceau Maternel sur son Mouvement . Mais la route s'annonce douloureuse. Dans le bus qui nous conduit à Medjugorje, je ne me sens pas bien, de minute en minute, je me sens défaillir. Je ne comprends pas ce qui se passe, la route me paraît longue et interminable. Arrivée à la maison d'hébergement, je file vite me coucher avant de m'écrouler et de prendre le repas. Aussitôt terminer de dîner, je regagne ma chambre, heureuse de pouvoir passer une nuit qui m'accordera d'être dans les meilleures conditions pour le lendemain.

 

Mais, cette nuit même, on vient frapper à ma porte. Je suis réveillée par un appel téléphonique du Canada, on me demande de rentrer au pays. Ma mère que j'avais laissée bien portante, la voilà sur un lit d'hôpital en train d'agoniser. Quel choc ! J'avais la sensation qu'un glaive me traversait le cœur. Je suis dans un tel combat intérieur. Tout mon être crie vers le ciel, implorant Notre Bonne Mère de m'aider à discerner la volonté de Dieu. Que dois-je faire ? Repartir pour le Canada, où rester comme on me suggère. (Dans la Parole il est dit : « Laisse les morts enterrer les morts ». « Moi, ma mère ne voudrais pas que je revienne si elle mourait ») me dit-on…

 

Mais mon cœur lui, m'exprimait autre chose. Et de plus, j'avais reçu avant mon départ, un don supplémentaire imprévu et cette somme couvrait mon aller-retour. N'étais-ce pas là, la main de Dieu ? Moi qui vis de providence, j'ai ainsi, reconnu l'action de Dieu. Dieu avait tout prévu dès le début.

 

Donc, je ne peux pas rester. Je dois repartir afin de rejoindre ma famille, pour être avec elle auprès de notre mère qui agonise. Je me suis donc mis en route avec un groupe qui revenait au Canada. Lors de notre escale en Angleterre, nous sommes allés à la messe et nous avons pris un moment de recueillement devant la Très Sainte Vierge Marie, en ce jour de la Fête des mères. Là, où je me suis effondrée de douleur. J'étais en sanglots, incapable de m'arrêter. Je ne comprends plus rien. Mais qu'est-ce qui m'arrive ?

 

Arrivée au Canada, on vient me chercher à l'aéroport, et au cours du trajet, on m'annonce que nous n'allons pas à l'hôpital, mais plutôt, directement au salon funéraire. De là, j'apprends que ma mère est décédée le jour même de la fête des mères. C'est alors, que j'ai compris à ce moment, cette heure d'affliction devant La Vierge Marie en Angleterre. Ma mère venait d'expirer. Et voilà que je n'ai eu que trois jours pour vivre les événements avec ma famille, avant de retourner à Medjugorje.

 

À la fin de mon pèlerinage, je dois me diriger en France pour missionner, tout en me rendant également à l'ordination du prêtre. Mais moi, intérieurement, la douleur de la perte de ma mère est lourde à porter. J'avance avec peine et misère, c'est comme si je portais des boulets aux chevilles. Dieu me donne la grâce de poursuivre ma mission malgré mon deuil imprévu. Je dois continuer malgré tout.

 

De retour à Québec, une famille que je connais depuis un certain temps, m'invite à aller prendre un repas avec eux et je suis saisie par la question d'une jeune dame handicapée qui me demande, combien de vols j'avais pris lors de mon séjour en Europe. Je ne le savais pas. Alors, plus tard, avec une amie, nous avons calculé, une, deux et trois fois, nous en arrivions toujours au même chiffre, qui est du nombre de 12, oui, 12 avions.

 

C'est alors que j'ai compris que le Seigneur, s'était servi d'elle pour me faire prendre conscience, que ce Mouvement était bien de Lui, et que le chiffre 12 représentait pour moi, les douze Apôtres que sont les prêtres. . et que l'enfantement devait se faire dans la douleur. Ma mère elle, était l'instrument, celle qui m'aiderait à enfanter ce Mouvement de « l'Envolée de petites colombes ». J'ai saisi le pourquoi, je devais revenir au Canada, malgré toutes les oppositions, malgré tout ce que l'on pouvait me dire. Si je n'avais pas écouté la voix intérieure qui parlait en mon cœur, je n'aurais pas pris ces douze avions et cela m'aurait empêché de comprendre à travers la douleur. Voilà comment a pris naissance ce Mouvement Mariale. Au pied de la croix avec Maman Marie.

 

Johanne Maltais

« l'Ânesse de Marie »